Chanson d'automne

Chanson d'automne

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Chanson d'automne est un poème de Paul Verlaine, auteur du XIXe siècle appartenant au Symbolisme. Il paraît en 1866, dans son premier recueil Poèmes saturniens. Cette oeuvre, composée de plusieurs parties, traduit la mélancholie et la tristesse, dans un registre élégiaque.

Ce poème comporte trois sizains et se se caractérise par son originalité métrique : les deux premiers vers sont des tétrasyllabes suivi d'un trisyllabe. Cette spécificité se repète deux fois dans chaque strophe. Les vers sont très courts ce qui donne un rythme musical et nous fait donc pensé à une chanson. 

Tout au long du poème, les sonorités sont sourdes sauf dans la première strophe où les vers sont adoucies grâce à des allitérations en [l], [m] et [n].

On retrouve également un vocabulaire simple avec des mots rappelant une chanson (ex : "violons" au vers 2)

Les principaux thèmes sont la mélancholie, la fatalité et la fuite du temps.

• La mélancholie : le titre fait référence à l'automne, saison lié à la tristesse et à la mort.
• La fatalité : on a l'impression que Verlaine se laisse porter comme le vent; la fatalité l'emporte ("je m'en vais", "qui m'emporte", "pareil à la feuille morte")
• La fuite du temps : la deuxième strophe fait appel aux souvenirs face à la fuite du temps ("souviens", "quand sonne l'heure", "jours anciens")

Le poème laisse un sentiment de flou malgré une description précise de la nature. Le poète se sent incompris, confronté malgré-lui à un destin fatal. A travers l'automne, Verlaine nous montre son âme tourmentée.

Cette chanson, que l'Histoire a rendu célèbre, puisqu'elle a été le signal secret du débarquement anglo-américain en Normandie diffusé par Radio-Londres, est également l'un des plus beaux poèmes de Paul Verlaine.

Paysages d'automne

Juliette Bois